Thomas Fersen
“On ne veut plus le quitter
Est-ce par son style?
Écouter, c’est adopter
Fersen le genialissime…”
J’adore les textes de Morrissey. Poétiques et désespérés.
J’adore aussi ceux de Chris Martin. Positifs et spirituels.
Mais leurs mots ne sauront jamais jouer avec ma langue à moi.
Hier soir, l’écoutant attentivement enchainer les chansons, j’y ai entendu une chrorégraphie lexicale exceptionnelle. Et bien de-chez-nous.
Un truc à s’arracher les cheveux…Tellement c’est merveilleux de simplicité et de complexité.
Tellement ça coule au fond de l’âme comme un grand crû classé au fond du gosier…
L’écouter aligner ses mots paraît aussi simple que de taper dans un ballon dans une arrière-cour.
On finit même par croire que cette fluidité admirable est forcément imitable.On se dit qu’a force d’abnégation, de travail et de sueur…
On finira donc nous aussi par aligner
des alexandrins tout aussi bien ciselés…
Du courage?
Quand il interrompt Saint-Jean-du-Doigt pour conter avec une poésie malicieuse une histoire de suspicion de phlébite entre Lyon et Grenoble, on comprend qu’il risque de manquer, malgré l’abnégation, malgré le courage, quelque chose d’autre…
Quelques tonnes de talent sans doute?
Alors, on se dit que des Thomas Fersen, on n’en a pas des tonnes dans notre joli pays.
Mais tant qu’il en reste un, il subsiste l’espoir que demain d’autres le rejoindront. Que demain, d’autres prendront le relais, et feront persister l’idée saugrenue que le Français est une langue qui se chante à merveille.
Thomas Fersen - Germaine - Live des Folies-Bergères (mal cadré…) le 27 Novembre 2008