Un grand concert, c’est pareil. Quand je constate que les disques de l’artiste ne quittent pas mon Ipod dans les heures et jours qui suivent, je recois la confirmation que ce à quoi j’ai assisté était un grand cru.
Mais alors, n’aurais-je aucun jugement rationnel d’une performance scénique?Oui et Non…
Je suis assez manichéen avec les artistes que je connais sur le bout des ongles. J’ai joui avec Radiohead. J’ai tutoyé la mort avec Portishead. Je me suis engueulé avec Coldplay. Et assez rationnel avec eux du coup…
Et puis, quand le groupe en question chante dans une langue, dont je peux me risquer à dire que je ne saurai jamais la parler, il m’est difficile d’hurler à tue-tête comme la midinette que je suis pour mes artistes favoris…
Sigur Ros est un très grand vin. Le concert de Sigur Ros au Zénith hier soir était un très grand millésime d’un très grand vin.Arrivé trop tard pour pleinement apprécier For A Minor Reflection, j’aime déjà l’entracte et cette suave musique typiquement sigurrossienne qui accompagne les roadies qui installent la scène.
L’arrivée sur scène et le planant Svefn g englar plante le décor d’un concert millésimé. Après, je ne sais plus très bien. Une mise en scène chargée mais étrangement juste. De grosses boules de lumières en fond de scène. Des morceaux de papiers colorés. Des petites boules blanches. Du classique si ce n’était cet incroyable rideau de flotte qui tombe devant la scène au milieu du concert. Inoubliable…Le Zénith frétille sur les tubes du dernier album. Gobbledigook. Inni mer syngur vitleysingur.
Le groupe est d’une grande sobriété sur scène. Jon Por Birgisson s’adresse au public une première fois après une petite demie-heure de show. En islandais… avant de juste demander en anglais notre participation pour faire les chœurs, ou frapper dans les mains au rythme des tambours martelés par les quatre de For A Minor Reflection sur Gobbledigook.Je plane littéralement quand Sigur Ros nous offre son Festival. Ce morceau d’une élégance inouie, qui débute par la voix cristalline de Jon légèrement accompagné par l’orgue de Kjartan Sveinson, pour s’achever une dizaine de minutes plus tard dans une harmonie sonore et puissante…
J’ai d’ailleurs tellement plané qu’à froid, j’ai cru que le morceau terminait le concert…
Merci à Volenska de me l’avoir fait remarquer!
Après ça, le groupe réapparaitra juste deux fois sur scène pour saluer le public. Tout le monde est repu.
Je quitte le Zénith en planant me perdant dans la nuit du parc de la Villette jusqu’au quai du canal de l’Ourcq, où je contemple les reflets de la ville sur l’eau et Sigur Ros qui continue à jouer dans ma tête…Sigur Ros - Sven g englar - Zenith de Paris - 15 Novembre 2008
PS1: J’ai un peu déconné à l’enregistrement, et ai du coup coupé les 3 dernières minutes du morceau… Désolé…
PS2: Merci une nouvelle fois à Oliver Peel pour ce cliché, et pour tous les autres que je vous invite à regarder sur sa page flickr.
PS3: La playlist grâce à l’excellent blog (en allemand) auquel participe Oliver Peel
Svefn g englar / Ný batterí / Fljótavik / Við spilum endalaust / Hoppípolla / Með blóðnasir / Inní mér syngur vitleysingur / Sæglópur / E-bow / Festival / Hafsól / Gobbledigook /// All alright / Popplagið