The Kooks
Au risque de paraitre ringard, je ne connaissais The Kooks que de nom.
A tel point que je fus surpris en découvrant qu’ils avaient soufflé la tête d’affiche à CSS.
A l’entracte, je fis une rapide recherche Google pour découvrir que c’était un des groupes anglais du moment.
Grosses ventes outre manche. Influences Blur, Pulp, Supergrass…
Bref, tout pour contenter l’honnête fan de pop anglaise que je suis!
Pour le moins un peu nostalgique dans un premier temps.
D’un coup, je repars presque 13 années en arrière.
Je suis au Summum de Grenoble, le 31 Mars 1996, et j’assiste avec mon frangin au seul concert que j’ai jamais pu voir de mes héros de l’époque.
Je n’avais pas encore 20 ans. Mon frère encore moins. Et nos parents avait bien voulu nous déposer devant la salle en milieu d’aprés-midi et venir nous attendre en fin de soirée, alors que nous habitions à quelques centaines de kilometres de là.
J’étais alors une espèce de triste clone d’un Liam Gallagher qui aurait admiré Noel Gallagher.
Et j’étais sincèrement convaincu qu’Oasis finirait par être reconnu par tous comme le plus grand groupe de rock du monde…
J’adore!
Du Oasis des débuts en version sans cocaïne…
Je pense à Cast, The Bluetones. Un peu plus près The Libertines.
Tous ces groupes qui peuplent le cimetière des éléphanteaux de la pop made in UK.
Elles sont désormais debout, et crient à toutes les premières notes de chaque morceau, quand je m’oblige à poliment applaudir.
Pas parce-que je n’aime pas ou que ce ne soit pas mon truc.
J’adorerais par exemple assister à un concert de Mireille Matthieu rien que pour l’experience, et sans problèmes a priori à ce que cela ne soit pas mon trip.
Le malaise persiste parce-que je ne suis PLUS à ma place.
Ce groupe est probablement le fleuron actuel de la musique que j’aime.
Comme dit Johnny, toute la musique que j’aime, elle vient de là. De cette île de l’autre côté de la Manche…
Et je réalise que, ce n’est plus tout à fait ma came.
Et je comprends que c’est désormais la leur à tous ces mômes.
Et quelque part, je les envie. J’ai envie de les encourager. De leur gueuler après : “Profitez-en à fond les mioches! Aimez ça jusqu’à plus soif!”
Je dois partir.
Je n’ai plus la légèreté pour croire que c’est encore la musique qui me parle.
Je pars et par la même, coupe le cordon avec ma patrie musicale.
Mais mon chemin musical est ailleurs…
En sortant, je constate que des parents approchent en rangs désordonnés des grilles du Zénith.
J’en regarde certains qui ne me paraissent guère plus âgés que moi.
Je leur souris et leur dit en pensée : “Ces Kooks ne sont pas dingues. J’ai verifié. Vos enfants sont entre de bonnes mains…”
The Kooks - See the Sun - Live au Zénith de Paris - 17 Novembre 2008
PS1 : Merci, une nième fois, à Oliver Peel pour la photo.
PS2 : Pas de vidéo personnelle du concert faute de batterie. MAis celle-ci est très réussie, non?