Crédits: Lainey
Un billet Rapido de Donjipez.Idée à la con. J’avais vaguement dit que je bloguerai un truc sur le concert de Blur aux Nuits de Fourvière. Et là faut s’y coller. Sauf que vas raconter un concert au ptit matin, les oreilles à peine débouchées… Surtout qu’a priori il s’agirait de parler de zik sans avoir trop l’air con ni partir dans des : énormes, amazing, great, phénoménal.
Lyon donc. Colline. Décor : théâtre antique. L’enceinte a fait le plein pour les entendre cracher (les enceintes). Normal. Roulement de tambour et voix rocailleuse façon foire d’antan : c’est la seule date en France d’une série limité, celles de la reformation du groupe. Le public ? Post-ados, jeunes adultes et trentenaires ayant vécu les temps d’avant. Plus quelques badernes (merci c’est sympa). Du vulgus pecum, hein et les looks sont de saison et passe-partout. C’est de la britpop mon vieux pas du psychobilly punkoïde. Bien fait de pas me prendre la tête et de chercher, j’aurais eu l’air malin. Au moins là avec une chemise en lin blanc, un 501, des Repetto et mon galure façon borsalino en paille, je suis dans le ton. A peu près.
Crédits : Sylvain Vandoolaeghe
Bon, ce qui est sûr c’est que globalement le public n’a pas fait le voyage pour rien. On sent que ça connaît la discographie du groupe, qu’il y a ceux qui l’ont déjà vu et ceux qui n’auraient pas voulu le rater encore. Sans être bouillant et tout cuit, c’est du chaud. D’ailleurs Damon Albarn connaît bien le coin. Il était venu au théâtre antique il y a deux ans avec The good, the bad and the queen (et donc Paul Simonon, putain Paul Simonon, le mec le mieux fringué de l’histoire du rock que les gens y disent, Paul simonon qui à lui seul aurait valu ma présence) pour un concert-concept sacrément bien tenu. Il y est revenu l’an dernier pour une thématique autour de son label “world” Honest Jon’s (que j’ai ratée).
Mais flash forward pour une entrée un peu avant la tombée de la nuit. A fond de suite. La fosse est vite acquise, les gradins se lèvent plus poliment. Pour l’instant puisqu’ils finiront debout aussi. De toute façon ça s’enchaîne avec Girls and boys dès le deuxième morceau, histoire de mettre tout le monde d’accord. J’ai comme une remontée de quelque chose vite identifiée : Jam, Morrisey… tout y est. Normal.
Comme la sauce prend, réglée comme du papier à musique et prévue sûrement puisque la twittosphère m’apprendra plus tard que c’est la même set list qu’à Hyde Park et Glastonbury, il y a la place pour les morceaux plus lents. Les premières impressions quand même c’est que le groupe a pas l’air mécontent d’être là et que pour des quadras au passé agité – qui a dit Coxon ? – , ils ne manquent pas de souffle. Ouf, on échappe à la reformation-biftons.
Crédits : Sylvain Vandoolaeghe
C’est le frontman qui assure le gros du show sans égars pour une voix qu’il pousse sans ménagement même s’il s’est excusé d’entrée de son état pour avoir “beaucoup crié il y a quelques jours en Angleterre”. En overseas telegraph on dirait un truc style : belle énergie, stop, super présence stop, son impec, lumières idem, stop, pop rock quoi, fin.
Un bémol ? Cuivres et choeurs sont peu mis en avant si ce n’est pour participer à la nappe d’ensemble. Respect des règles du genre oblige. Pas vraiment donc. Le mur sera de son ou ne sera pas.
Slammin ici, Solo épileptiques là en se roulant sur scène ou les yeux dans les leds des Marshall et une “ballade” parfaite. Pas loin d’1h30 déjà dans les pattes. Restent les rappels car l’arène en veut encore. Pas chiche, Blur en offira deux de trois titres. Les derniers sur un matelas de coussins qui ont volé depuis les gradins car, même antique, la pierre est rude pour le cul du spectateur. Mission terminée : même s’il en réclame encore et attend, sait-on jamais, le parterre, transformé en haricots sauteurs, est épuisé, les tribunes, debout depuis longtemps pour s’agiter, sont rassasiées.