Paris est une mine d'or à ciel ouvert. Et il y a dans le monde suffisamment de tristesse pour ne pas l'oublier. Il y a sur cette planète profusions de sentiments ; potentiels charbons que l'on peut transformer par la magie de l'art en diamants. Une nostalgie, un spleen, une rage et la joie, aussi. C'est comme cela que je ressens la musique tzigane lorsque je l'entends. Encore faut-il que la voix soit là, puissante, pour vous les chanter.
Je ne m'y attendais pas, comme d'hab..
Cette fois-ci je n'y suis même pas aller pour cela. Certes je connais la Locandiera pour la gentillesse de son patron, Mourad, et la beauté de l'endroit. Je le connais aussi parce qu'un certain nombre de mes amis y ont chanté.. J'y ai moi-même vécu une expérience de pure lévitation.. Lorsque cette serveuse s'est mise à chanter un tango argentin, le torchon encore à la main et accompagné de ces guitaristes frustré d'un concert trop court.
Sur l'image de gauche à droite, Goran, Mélina et Sandrine
Mais ce soir ? C'était quoi ce truc ? Je rentre pour réserver une table.. Tiens un groupe, m..., dans le restaurant, en plus. Je vais voir Mourad. Non, je voulais le voir. Mais j'ai été arrêté en plein vol ... Pardon en pleine marche, C'est la voix que j'entendais qui s'envolait... Mais c'est quoi ce truc ?! C'est tzigane ? Mais cette tristesse a à voir avec le Fado... je me retourne, et je vois d'abord Sandrine. Prénom que j'apprendrais plus tard bien sûr, à ce moment là, je ne connais plus personne, mes oreilles sont pleines d'un son, d'une voix humaine, tellement humaine.
Mais c'est quoi ce truc !!!?
Alors les chansons s'enchainent, Je m'appuie sur le Bar, je n'ai pas envie d'enlever mon sac, j'ai trop de boulot ce soir, il faut que je fasse le montage pour le ciné club de Contrechamp, ce n'est simplement pas possible. Mais je me sens devenir fou... Cette voix de femme, cette deuxième voix de femme, et cet homme tour à tour au tambourin, à la guitare ou au chant puis cet autre voix grave d'homme. Il y a quelque chose de cassé aussi dans cette voix. Je suis scotché. Personne ne viendra me déranger. A la Locandiera, la consommation n'est pas un droit d'entrée, c'est un agrément. Des épices supplémentaires que l'on saupoudre sur les mets musicaux... Je me régale...
Mais c'est quoi ce truc ? J'ai pas le droit de prendre de photos. Si je sors mon appareil et qu'elle s'arrête de chanter j'aurai l'impression de ne plus avoir d'humanité. Cette musique me résonne dans le coeur et me parcourt tout entier. L'arrêter serait mourir... Alors forcé à écouter, il y a de longs instants dont vous ne pourrez être témoin à moins que, bien sûr, vous alliez les voir le 13 octobre au 81 rue de Pelleport à 21 h...
pour incarner tout ça. Depuis un an qu'ils ont décidés de travailler ces chants traditionnels. On voit tout ça. Mais comment Le répertoire est tsigane, Balkan. Il est de l'Oural jusqu'à la Turquie, de Russie , de Roumanie, de partout où les gens du voyage ont bien voulu emmener les âmes. Ces voix nous ont amenés là, pour nous, ces tranches de passions avec des morceaux de paysage. On voit, ces routes à perte de vue, des campagnes dans la brume, on voit ce feu au coin duquel on chante les histoires de vies, de drame et de colères. On voit tout ça. Mais comment font-ils, ces musiciens-chanteursfont-ils, ces musiciens-chanteurs-voyageurs ; Goran et Igor, Miléna et Sandrine ?
P.S: J'ai pris quelques vidéos qui méritent un peu de travail sur le son.. Ce serait dommage sinon vraiment ! Des vidéos qui je l'espère rendont hommage au frère de Goran; Igor qui n'est sur aucune photo nette.