The Killers
C’est l’histoire d’un concert qui a débuté la veille. Sur le marché noir d’un autre concert où le ticket n’est pas descendu en-dessous de 70 Euros…
Et où même mes incertaines tentatives de négoduction avec l’ouvreuse n’aboutirent pas.
Si j’avais pu entrer voir Franz Ferdinand à l’Olympia ce mercredi soir, peut-être que repu, j’aurais abandonné l’idée d’aller voir The Killers le lendemain.
Et après une heure de poker menteur avec ces traders d’un autre genre, toujours ces mêmes hommes que je croise d’un spectacle à l’autre, mafia de proximité pour laquelle j’ai pourtant une certaine tendresse, c’est une jolie anglaise qui me cède le sésame à prix cassé que j’étais venu chercher.
Malgré cette modeste revanche, je ne débute pourtant pas ce concert dans les meilleures dispositions. La faute à ce handicap social étrange et agaçant, qui m’empêcha de demander le numéro que le regard de l’anglaise me proposait pourtant de réclamer…Et du coup, j’étais un peu ronchon quand ces 4 ricains ont déboulé grandiloquents sur la scène du Zénith…
A tel point, que je me suis laissé allé à quelques attaques personnelles sans intérêt… “Merde…
Le chanteur, on dirait le fils caché de Bénabar et de Jérôme Kerviel!
Et le guitariste, personne ne lui a dit que Brian May n’était plus franchement in!
Le bassiste? Merde, ils ont libéré un des Eagles ou quoi? Moi qui pensait qu’ils avaient fini par tous les enfermer…
Le batteur? Kris Novoselic, le bassiste de Nirvana, avec quelques big Mac en trop…”
Après un Somebody Told Me qui paraît bon an, mal an, lancer la machine, un saxophoniste fait son apparition sur le fond de la scène…
“Mais… Mais dégage de là mec! Va-t’en, c’est du Rock tout de même que diable!”
Et puis, subrepticement, j’ai dû baisser la garde…
Petit à petit, The Killers a forcé ma coquille d’huître pour que s’insère en moi l’idée que, peut-être, une perle est devant moi…
Et quand les premières notes de Mr Brightside résonnent, je constate que mes jambes sautillent depuis un moment déjà. Et mes bras peuvent alors s’envoler…
7000 personnes sont en transe, et il est peu probable qu’il s’agisse d’une hallucination collective…
“Laisses-toi aller mec!”Et c’est ainsi que j’ai fini par aimer ce concert.
Jusqu’à ce Jenny was a friend of mine jouissif et ce When You Were Young suite auquel on ne réclame plus rien.Repu, j’étais enfin… et tant pis pour Franz Ferdinand!