Je ne sais pas aller seule à un concert. Impossible. Même quand je ne parle pas forcément à mon voisin.
Et puis je ne suis pas très forte en musique alors je ne suis pas à l'initiative de mes sorties musicales.
Autant dire que c'est très mal parti pour que je sorte...
Heureusement pour moi, je suis très curieuse et mon entourage a l'adorable idée de me proposer des choses.
Dernière en date : le concert de Sia.
Alors elle, c'est le total inconnu : aucune idée de qui il s'agit. A part Breathe, qui est une chanson très très connue me rends-je compte.
La 1ère partie fait un peu peur d'ennui mais heureusement, un mec arrivé de Floride exprès pour voir Sia nous fait rire avec ses anecdotes et ses questions sur les horaires de RER pour Reims. Lumière. Musique. Apparition de sortes de silhouettes fantomatiques et enfantines éclairées à la lumière noire : Buttons à la mise en scène sautillante et hyper originale me fait entrer de plain pied dans l'univers de Sia. Et ça commence très bien.
Pour vous donner une idée...
Elle est beaucoup plus jeune que je ne l'imaginais. Et bien plus foldingue aussi. Elle nous parle entre les chansons, nous explique sa tournée, demande des traductions au 1er rang pour nous parler en français, délire sur sa moustache... Elle est surtout hallucinante de professionalisme, de façon noble. Sa voix est toute éraillée mais capable de puissance à me scotcher sur place. Avant chaque chanson, elle baisse la tête, quand elle la relève, elle nous emporte dans l'émotion qu'elle a choisie. Même quand elle vient de passer 5 minutes à gérer un fou rire.Il y a les moments où je danse, ceux où je souris, d'autres où j'ai la chair de poule. Comme quand elle commence cette très belle reprise des Pretenders (I go to sleep) ou encore quand elle s'est mise à chanter Soon we'll be found, qu'elle interprête en langage des signes en utilisant ses mains mais aussi son visage et tout son corps. Oui, on peut être très expressif juste avec le corps.
Et surtout, surtout, elle m'a emmenée dans le tunnel magique dont on ne voit pas la fin : celui qui fait penser à l'oubli des moments de lâcher prise. Je m'en suis comme réveillée à certains moments, juste le temps d'une reprise de conscience fugace puis suis repartie. Et ces moments extatiques sont assez rares pour que j'en aie été éblouie.
Pour toutes ces raisons et d'autres que je ne sais pas mettre en mots, merci Sia.