Fanette fait partie de ce joli parcours du hasard. je me souviens avoir cliqué sur son blog il y a 10 jours, puis une discussion où j'en disais du bien, et puis il y a 30 minutes cette suggestion sur Facebook, j'adhère je regarde les statuts et puis je lis son dernier billet. Et l'évidence est là : elle est de la blugture parce qu'elle donne envie de culture. Donc, je la contacte et elle me dit ok pour ce billet et cet artiste qu'elle apprécie sincèrement. Merci Fanette avec fierté et avec humilité. Gageons qu'elle nous fasse découvrir de nouveaux trésors. Merci donc.
Yaroslav Gorbanevsky est peintre. A Paris. Une amie me contacte pour m'avertir de l'expo, et m'envoie un visuel pour me convaincre de m'y rendre.
J'ouvre le document et je tombe en arrêt devant cette reproduction.
Paysage d'août au soleil, Yaroslav Gorbanevsky
Ce qui est naturellement une façon de parler, vu que j'étais déjà assise. En fait, j'ai simplement passé mon mercredi à cliquer sur Microsoft Office Picture Manager pour remettre la reproduction sous les yeux. J'ai fini par l'enregistrer en fond d'écran, pour ne plus cliquer. Du coup, je laissais le PC se mettre en veille, et j'ai écrit sur papier, pour garder le tableau sous les yeux. Après je l'ai imprimé, mais c'était moche. Finalement, je me suis demandé si ça ne vaudrait pas le coup de suborner Pierre-Henri pour qu'il m'achète la toile - tout bêtement. En effet, ce peintre fait une expo ce week end.
Pourquoi la regardais-je? Eh bien, pour comprendre pourquoi j'avais envie de la regarder. Je croyais que l'art moderne, c'était soit des salles vides, soit des tags, (bon, les tags c'était sympa, hein), soit des ronds et des carrés, sauf qu'il faut impérativement s'appeler Kandinsky (et là, on peut noter qu'un peintre qui s'appelle Gorbanevsky est déjà bien outillé pour peindre des ronds et des carrés - d'où son mérite immense de s'en abstenir), soit des trucs encore plus fous et qui me plongent dans la perplexité, des cuillères tordues enfoncées dans des pommes et des coussins de canapé et qui s'appellent "perception de proximité aléatoire" ou " systématique du néant'.
Remarquez, j'aime bien les titres (que je viens d'inventer). Ce sont les oeuvres qui me posent souvent problème.
Mais des gens qui peignent des champs ! J'ai été stupéfaite que certains osent. Peut-être que certains peintres n'ont pas peur d'évoquer les sentiments que l'on peut avoir, en été, dans un chemin, entouré de l'ombre fraîche des arbres? Je ne saurais l'affirmer. Est-il encore seulement possible de ressentir de tels sentiments? N'est-on pas seulement sensé brûler des voitures, dézinguer du Sarko (ou Christine Albanel, un plaisir qui, au fil du temps, s'émousse, et pourtant ! vite, une autre Ministre de la Culture, s'iouplé qu'on rigole, celle-là fatigue) ou acheter des biens de consommation qui vont nous rendre si heureux (quoique un peu moins maintenant, c'est la crise).
La perplexité m'envahit. Allez, je vous laisse, je mets en place une stratégie pour circonvenir Pierre-Henri. Si vous aussi vous n'en croyez pas vos yeux, n'hésitez pas à vous rendre ce week end à la journée portes ouvertes à laquelle Yaroslav Gorbanevsky participe, qui sait si vous aussi ne vous sentirez pas envahi d'une douceur étrange à la vue de ces paysages et de ces natures mortes, issues d'une autre dimension... On s'y verra peut-être.